Il est parfois difficile de ne pas confondre les subordonnées relatives et les subordonnées conjonctives.

L'objectif de cette fiche est donc de vous aider à y voir plus clair...

 

Qu'est-ce qu'une « relative » ?

 

Une « relative » est une façon abrégée de nommer une « proposition subordonnée relative ». On l'appelle aussi parfois « proposition relative » ou bien « subordonnée relative ».

L'appellation exacte et complète est : « proposition subordonnée relative ».

 

Elle présente une association de 4 caractéristiques :

1/ C'est une « proposition ». Cela signifie qu'elle consiste en un ensemble de mots organisés autour d'un verbe conjugué.

2/ C'est une « proposition subordonnée ». Cela veut dire que cet ensemble de mots dépend d'un autre élément de la phrase. Remarque : « être subordonné à quelqu'un » signifie lui obéir, être sous ses ordres.

3/ C'est une « proposition subordonnée relative ». Cela indique que cette proposition subordonnée se rapporte forcément à un nom et seulement à un nom.

4/ Vérification : elle commence par un « pronom relatif » qui reprend justement ce nom. C'est bien une « proposition subordonnée relative ».

 

Ainsi la « proposition subordonnée relative » est un ensemble de mots organisés autour d'un verbe conjugué qui dépend d'un nom dans la phrase et qui commence par un pronom relatif, reprenant ce nom.

 

Voyons un exemple de relative...

 

Le garçon que tu vois là-bas est mon frère.

« que tu vois là-bas » est une proposition subordonnée relative.

 

1/ C'est une proposition : un ensemble de mots organisés autour du verbe conjugué « vois ».

2/ C'est une proposition subordonnée : cet ensemble de mots dépend d'un élément de la phrase. Il ne peut pas exister seul. On ne peut pas dire « Que tu vois là-bas », ce ne serait pas une phrase complète.

3/ C'est une proposition subordonnée relative : dans la phrase, elle se rapporte à un nom, le nom « garçon ».

4/ Vérification : « que » est un pronom relatif qui reprend le nom « garçon ».

 

L'ensemble « que tu vois là-bas » présente l'association des 4 caractéristiques d'une proposition subordonnée relative. La nature grammaticale de cet ensemble est donc bien une « proposition subordonnée relative ».

 

Qu'est-ce qu'une « conjonctive » ?

 

Une « conjonctive » est une façon abrégée de nommer une « proposition subordonnée conjonctive ». On l'appelle aussi parfois « proposition conjonctive » ou bien « subordonnée conjonctive ».

L'appellation exacte est : « proposition subordonnée conjonctive ».

Notons au passage qu'il existe des « propositions subordonnées conjonctives complétives » (qui sont COD du verbe de la proposition principale) et  des « propositions subordonnées conjonctives circonstancielles » (qui sont CC de la proposition principale). Ici, nous ne parlerons que de « proposition subordonnée conjonctive », d'une manière générale.

 

Elle présente une association de 4 caractéristiques :

1/ C'est une « proposition ». Cela signifie qu'elle consiste en un ensemble de mots organisés autour d'un verbe conjugué.

2/ C'est une « proposition subordonnée ». Cela veut dire que cet ensemble de mots dépend d'un autre élément de la phrase. Remarque : d'ailleurs, « être subordonné à quelqu'un » signifie lui obéir, être sous ses ordres.

3/ C'est une « proposition subordonnée conjonctive ». Cela indique que cette proposition subordonnée se rapporte forcément à une autre proposition (« proposition principale »), dont elle dépend, au niveau du sens général ou du verbe, mais jamais par rapport à un nom.

4/ Elle commence par une « conjonction de subordination » (ou une « locution conjonctive ») qui sert de lien entre deux propositions.

 

Ainsi la « proposition subordonnée conjonctive » est un ensemble de mots organisés autour d'un verbe conjugué qui dépend d'une proposition principale (et jamais d'un nom !) et qui commence par une conjonction de subordination servant seulement de lien.

 

Voyons désormais un exemple de conjonctive.

 

Il espère que tu viendras.

« que tu viendras » est une proposition subordonnée conjonctive.

 

1/ C'est une proposition : un ensemble de mots organisés autour du verbe conjugué « viendras ».

2/ C'est une proposition subordonnée : cet ensemble de mots dépend de la phrase. Il ne peut pas exister seul. On ne peut pas dire « Que tu viendras », ce ne serait pas une phrase complète.

3/ C'est une proposition subordonnée conjonctive : dans la phrase, elle se rapporte à « espère ». C'est le verbe « espérer » et surtout pas un nom.

4/ Vérification : « que » est une conjonction de subordination. Ce mot n'a aucune fonction et ne remplace pas un nom. Il sert seulement à faire un lien entre « espère » et « tu viendras ».

 

L'ensemble « que tu viendras » présente l'association des 4 caractéristiques d'une proposition subordonnée conjonctive. La nature grammaticale de cet ensemble est donc bien une « proposition subordonnée conjonctive ».

 

« Que » est-il un pronom relatif ou une conjonction de subordination ?

 

Avec les exemples donnés dans cette fiche, vous vous posez peut-être des questions sur ce « que »... Dans le premier exemple, « que » était en effet un « pronom relatif ». Et dans le deuxième exemple, « que » était une « conjonction de subordination ». Pourquoi ? Tout simplement parce que ce n'est pas le même mot !!

 

a/ Il existe un mot « que » dont la nature grammaticale est « pronom relatif ».
 

Il sert à reprendre un nom et a pour fonction « complément d'objet direct ».

Exemple :

Tu vois un garçon là-bas. Ce garçon est mon frère.

Pour lier ces deux propositions, on supprime le 1er mot « garçon ». Il était COD de « vois » dans la première phrase. On le remplace donc par un pronom relatif COD : « que ».

Cela donne : Ce garçon que tu vois là-bas est mon frère.

Ce « que » est pronom relatif. Il introduit la proposition subordonnée relative « que tu vois là-bas ».

 

b/ Il existe également un mot « que » dont la nature grammaticale est « conjonction de subordination ».

Il sert à faire un lien entre deux propositions, l'une principale, l'autre subordonnée.

Exemple :

Il espère que tu viendras.

Le « que » sert uniquement à faire un lien entre le fait que quelqu'un espère et ce qu'il espère. Comme on ne peut pas dire « Il espère tu viendras », on met un « que » qui n'a aucune fonction mais qui sert à lier les deux propositions. Ce « que » est une conjonction de subordination. Il introduit la proposition subordonnée conjonctive « que tu viendras ».

 

 

Pour ne pas se tromper, comment faire ?

On peut suivre la démarche suivante.

1/ On cherche les verbes conjugués. Cela nous permettra d'identifier les propositions.

2/ On cherche ensuite les pronoms relatifs et les conjonctions de subordination. Cela nous aidera à identifier les propositions subordonnées (qu'elles soient relatives ou conjonctives).

Les pronoms relatifs sont : qui, à qui, de qui, que, quoi, à quoi, dont, où, lequel, laquelle, lesquels, lesquelles, auquel, à laquelle, auxquels, auxquelles, dans lequel, dans laquelle, etc.

Les conjonctions de subordination (et locutions conjonctives) sont : que, quand, lorsque, si, comme, puisque, dès que, parce que, avant que, pour que, etc.

3/ Enfin, pour savoir si la proposition subordonnée est relative ou conjonctive, on regarde à quoi se rapporte cette proposition subordonnée.

Si la proposition subordonnée se rapporte à un nom, ce sera une « relative ».

Si elle se rapporte à un autre élément (à l'ensemble de la proposition ou à un verbe), ce sera une « conjonctive ».

 

Mettons en application cette démarche à travers quelques exemples...

 

Exemple A

La jeune fille qui m'accompagne est ma cousine.

 

1/ Je cherche les verbes conjugués.

La jeune fille qui m'accompagne est ma cousine.

Il y a 2 verbes conjugués (« accompagne » + « est »). Il y a donc 2 propositions.

2/ Je cherche un pronom relatif ou une conjonction de subordination.

Je remarque la présence du pronom relatif « qui ».

La jeune fille qui m'accompagne est ma cousine.

J'identifie ainsi les 2 propositions : « qui m'accompagne » et « La jeune fille est ma cousine ».

La proposition principale est « La jeune fille est ma cousine ».

La proposition qui lui est subordonnée est « qui m'accompagne ».

3/ Cette proposition subordonnée se rapporte au nom « jeune fille ».

Conclusion : « qui m'accompagne » est donc bien une proposition subordonnée relative.

 

Exemple B

Tu ne m'avais pas dit que tu avais déménagé !

 

1/ Je cherche les verbes conjugués.

Tu ne m'avais pas dit que tu avais déménagé !

Il y a 2 verbes conjugués (« avais dit » + « avais déménagé »). Il y a donc 2 propositions.

2/ Je cherche un pronom relatif ou une conjonction de subordination.

Je remarque la présence du mot « que ». Attention ! Je sais que ce mot peut être « pronom relatif » ou bien « conjonction de subordination ».

Tu ne m'avais pas dit que tu avais déménagé !

J'identifie les 2 propositions : « Tu ne m'avais pas dit » et « que tu avais déménagé ».

La proposition principale est « Tu ne m'avais pas dit ».

La proposition qui lui est subordonnée est « que tu avais déménagé ».

3/ Cette proposition subordonnée se rapporte au verbe « dire » : elle est COD de « avais dit ».

Conclusion : « que tu avais déménagé » est donc une proposition subordonnée conjonctive.

 

Exemple C

Peux-tu me dire à qui tu écris ?

 

1/ Je cherche les verbes conjugués.

Peux-tu me dire à qui tu écris ?

Il y a 2 verbes conjugués. Il y a donc 2 propositions.

2/ Je cherche un pronom relatif ou une conjonction de subordination.

Je remarque la présence du mot « qui ». Attention ! Je remarque ici que « qui » est accompagné de la préposition « à ». Il s'agit donc de « à qui », pronom relatif.

Peux-tu me dire à qui tu écris ?

J'identifie les 2 propositions : « Peux-tu me dire » et « à qui tu écris ».

La proposition principale est « Peux-tu me dire ».

La proposition qui lui est subordonnée est « à qui tu écris ».

3/ Cette proposition subordonnée se rapporte au mot « dire » : elle est COD de « dire ».

Conclusion : « à qui tu penses » est donc une proposition subordonnée conjonctive.