Genre : Conte philosophique, pour adultes (peut se lire dès le lycée)

 

Aperçu : Une fois mariée, Mme Darling souhaiterait des enfants. M. Darling se met alors à faire des calculs sur les dépenses futures que cela engendrerait, maladies comprises telles que les oreillons et la rubéole. C’est ainsi que naquirent Wendy, John et Michael. N’ayant pas d’argent pour embaucher une bonne avec des références, les Darling confient leurs enfants à une chienne terre-neuve très collet monté, nommée Nana...

 

Notre avis : Très bien si on le considère non pas comme un conte merveilleux pour enfants mais bien comme un conte philosophique pour adultes. En effet ce récit originel contraste dans l’esprit avec la version de Disney. Ici les aventures sont très minimes et l’univers imaginaire, quand il est décrit, est en permanence commenté avec humour et détachement. Il ne s’agit pas de se laisser emporter par une histoire mais de décortiquer l’univers imaginaire que se fabriquent les enfants et de s’en émerveiller. En cela, c’est très réussi. L’auteur insiste par exemple sur les repas qu’on fait semblant de prendre, les massacres qu’on perpétue contre des méchants et l’ingratitude vis-à-vis des parents de la part des enfants, qui sont tous « joyeux, innocents et sans coeur ». Peter Pan dans ce récit originel n’a rien d’un modèle. Imbu de lui-même et versatile, il ne peut attirer la sympathie que d’un adulte bienveillant et non d’un enfant qui s’identifierait à lui. Les allusions à la famille idéale avec le rôle de Wendy en mère qui raccommode des chaussettes à longueur de pages sont savoureuses et témoignent parfaitement d’une époque. Quant au « syndrome de Peter Pan », c’est-à-dire de celui qui ne veut pas grandir, il domine le texte.