Genre : Roman contemporain - conte philosophique, pour adultes (à partir du lycée)

Aperçu : Tazio veut mourir. Il est jeune, il a vingt ans, toute la vie devant lui et une bonne santé mais il n'accepte plus de vivre dans ce monde où il ne trouve pas sa place. Il pense qu'il n'a aucun talent, qu'il rate tout. D'ailleurs il rate même ses suicides. Celui-ci, du haut de la plus grande falaise de l'île, semble pourtant bien parti pour être le dernier, l'ultime suicide... jusqu'à l'arrivée d'un homme en blanc.

Notre avis : Bien. Un conte philosophique moderne, court, facile à lire et dérangeant. Le récit porte en effet les marques du conte (lieu imaginaire de « l'île », personnages simplifiés à l'extrême, intrigue minimale..) mais invite le lecteur à une véritable réflexion sur notre société. Le fait d'être ou non un humain sera-t-il un jour à prouver ? A l'heure où la chirurgie esthétique permet à certains de jouer avec leurs corps jusqu'à se déshumaniser tandis que les robots et ordinateurs peuvent se doter d'intelligence et de parole, la question mérite effectivement d'être posée. Le roman d'Eric-Emmanuel Schmitt semble bien léger sur de nombreux points, trop « facile ». Les dérives de l'art contemporain, le sexe qui n'est pas l'amour, la beauté externe qui ne remplace pas la beauté interne, la gloire qui mène aux drogues, les jalousies d'enfance qui expliquent le mal-être de l'adulte, l'amour qui sauve un homme... on a évidemment l'impression d'enfoncer en permanence des portes ouvertes. Ce récit a pourtant le mérite d'exister et de pouvoir provoquer le débat, par exemple en classe avec des lycéens. L'occasion de prendre ensemble de la distance avec la société que leur reflètent les médias.