Genre : Roman pour adultes (dès le lycée).

Aperçu : Gabriel accueille sa petite nièce Zazie à Paris pour deux jours. La petite provinciale n'a pas sa langue dans la poche et ne craint personne, pas même les hommes pervers qui pourraient s'en prendre à elle. Elle ponctue toutes ses phrases d'un « mon cul ! » et n'a qu'une idée en tête : prendre le métro. Le problème est que le métro ne fonctionne justement pas, à cause d'une grève du personnel. Commence alors pour la jeune Zazie une folle découverte de la capitale, en compagnie de gens croisés en chemin ou d'amis de Gabriel, tous plus loufoques les uns que les autres.

Notre avis : Très bien. Un roman délirant, exubérant et subversif. Un an avant de créer l'OuLiPo, Queneau s'amuse avec le langage et les conventions du roman. Récit sans queue ni tête, parfois retranscrivant phonétiquement les mots (par exemple le fameux « Doukipudonktan » en tout début de livre), parfois au contraire jouant à utiliser un registre de langue très soutenu, ou métaphorique, ou bien encore des néologismes. Le style fait penser à du Pierre Desproges ; l'auteur y déroule toute sa fantaisie et sa culture, comme sa maîtrise du français. Un grand voltige d'intellectuel ! Bien sûr, le livre a beaucoup vieilli mais il peut être justement intéressant pour cela : mieux comprendre les mentalités de cette époque et le langage du Paris populaire. La seconde guerre mondiale est encore dans les esprits et évoquée à plusieurs reprises. Un vent de liberté souffle, les premiers blue-jeans apparaissent, 1968 n'est pas loin et la sexualité sous toutes ses formes est abordée sans tabou. Le roman n'est donc pas à conseiller à de jeunes collégiens ! Pour le reste, il puise dans toutes les références littéraires ou cinématographiques : misérabilisme à la Zola, roman d'initiation, épopée, film de guerre ou d'espionnage, etc, et la fantaisie n'exclut pas la réflexion philosophique. Notons enfin que le roman a été adapté en film par Louis Malle en 1960 et a remporté un franc succès, comme le livre.