Genre : Récit autobiographique, pour adultes

Présentation de l'oeuvre : La narratrice a treize ans. Un soir, elle décide qu'elle n'aura plus jamais faim. Elle-même ne saurait dire pourquoi. Même aujourd'hui, devenue adulte, Geneviève ne parvient pas à identifier précisément l'origine de sa souffrance morale de l'époque ni même à expliquer comment elle a enfin réussi à sortir de l'anorexie. A défaut, elle raconte quelques moments clefs du parcours de cette jeune fille qu'elle fut : une jeune fille brillante à l'école, intelligente et cultivée, qui ne voulait pas maigrir pour ressembler à Twiggy, ce célèbre mannequin des années 70, mais tout simplement parce qu'elle était très mal dans sa peau...

Notre avis : Très bien. Vocabulaire courant, écriture très simple en apparence mais travaillée, épurée, avec quelques effets dans la narration. On passe ainsi de la première à la troisième personne du singulier (du « je » à « Nouk », surnom de Geneviève) comme pour exprimer la multitude de facettes d'un individu. Un témoignage non seulement sur l'anorexie mais aussi sur le mal-être d'une génération d'après-guerre. Geneviève Brisac est en effet française, née en 1951 et sa famille est juive. Le spectre des maigreurs d'Auschwitz est ainsi présent en filigrane dans l'esprit de la petite anorexique... Un récit court et émouvant, très facile à lire mais sans doute moins à comprendre. A notre avis, à réserver exclusivement à des adultes, d'autant que l'anorexie semble presque un jeu séduisant, une sorte de défi, avant de devenir une toile d'araignée dans laquelle l'auteur s'englue.